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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/58

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HOMÉLIE XIII.


LE PRINCE DES PRÊTRES SE LEVANT, LUI ET TOUS CEUX QUI ÉTAIENT DE SON PARTI ILS APPARTENAIENT A LA SECTE DES SADDUCÉENS FURENT REMPLIS DE COLÈRE, ET ILS MIRENT LA MAIN SUR LES APÔTRES ET LES JETÈRENT DANS UNE PRISON PUBLIQUE. VERS. 17, 18, JUSQU’AU VERS. 33)

ANALYSE.

  • 1. Jetés en prison, les apôtres en sont miraculeusement tirés par un ange.
  • 2. Fermeté des apôtres, belle réponse qu’ils font à ceux qui les interrogent.
  • 3. Les apôtres persécutés, plus heureux que ceux qui les persécutent. – Il n’y a pas de jouissance comparable à celle de souffrir pour le Christ.
  • 4. Que le pauvre jouit de plus de sécurité que le riche et est plus apte à accomplir les commandements de Dieu, par exemple celui qui défend de jurer.


1. Rien de plus impudent ni de plus audacieux que la malice. Connaissant, par expérience, le courage des apôtres d’après leurs premières tentatives, ils en forment cependant de nouvelles et se lèvent encore une fois. Qu’est-ce que ceci : « Le prince des prêtres se levant, lui et tous ceux qui étaient de son parti ? » Cela veut dire qu’il, s’éveilla, tout ému de ce qui s’était passé. « Et ils mirent la main sur les apôtres et les jetèrent dans une prison publique ». Maintenant l’attaque est plus violente. Ils ne les jugèrent pas immédiatement, espérant qu’ils s’adouciraient. Et, comment voyons-nous que l’attaque est plus violente ? Parce qu’ils les mettent dans une prison publique. Voilà les apôtres exposés de nouveau aux dangers et éprouvant aussi de nouveau le secours de Dieu. Comment ? Écoutez la suite : « Mais un ange du Seigneur ouvrit pendant la nuit les portes de la prison et les faisant sortir, leur dit : Allez, et vous tenant dans le temple, annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie ». Ceci s’est fait pour leur consolation, comme aussi pour leur avantage et leur instruction. Et voyez se renouveler ici ce qui s’est passé du temps du Christ. Il ne les rend pas témoins des miracles qu’il opère, mais il les dispose pour leur instruction ; ainsi il ne leur a pas permis de voir la manière dont il ressuscitait, car ils n’en étaient pas dignes ; mais il leur démontre par ses œuvres qu’il est ressuscité. De même, quand il changea l’eau en vin, les convives ne s’en aperçurent pas, puisqu’ils étaient ivres ; ce fut à d’autres qu’il laissa le soin d’en juger. Il en est de même ici. On ne vit point sortir les apôtres, mais on eut des preuves pour constater leur évasion miraculeuse. Pourquoi les fait-il sortir pendant la nuit ? Parce que c’était le meilleur moyen de faire croire à leur témoignage ; parce qu’autrement on ne serait pas venu pour les interroger ou qu’on ne les aurait pas crus. Il en arriva de même autrefois : par exemple dans le temps de Nabuchodonosor : il vit les enfants louer Dieu au milieu de la fournaise et fut frappé de stupeur. Il aurait d’abord fallu demander aux apôtres Comment êtes-vous sortis ?
Mais, comme si rien ne se fût passé, on leur dit : « Ne vous avions-nous pas absolument défendu de parler ? » Et voyez comme ils ont tout appris par d’autres. Ils voient la prison fermée et les gardes debout de tant les portes. « Les apôtres ayant entendu ces paroles entrèrent dans le temple au point du jour, et là ils enseignaient. Mais le prince des prêtres arrivant et ceux de son parti avec lui, ils assemblèrent le conseil et tous les anciens des enfants d’Israël ; et ils envoyèrent à la prison pour qu’on amenât les apôtres.