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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/591

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HOMÉLIE XL.==
AUTREMENT, QUE FERONT CEUX QUI SONT BAPTISÉS POUR LES MORTS, S’IL EST VRAI QUE LES MORTS NE RESSUSCITENT POINT ? POURQUOI SONT-ILS BAPTISÉS POUR LES MORTS ? (CHAP. 15, VERS. 29, JUSQU’AU VERS. 34)

ANALYSE.

  • 1-3. La résurrection des morts est prouvée par le baptême ; non seulement par les discours, mais par les actions des apôtres, par leur courage en présence de fous les dangers.
  • 4 et 5. Les mauvais discours corrompent les bonnes mœurs. – Encore contre l’avarice, contre les fortunes qui ne se font qu’au détriment des autres. – Contre les plaisirs et la corruption qui en est la conséquence funeste. – Contre le luxe de ceux qui ne se montrent qu’entourés de troupeaux d’esclaves.


1. Voici maintenant l’apôtre attaquant un autre sujet : tantôt c’est par la conduite de Dieu, tantôt c’est par les actions mêmes des hommes auxquels il s’adresse, qu’il prouve la vérité de ses paroles. Ce n’est pas une faible preuve à l’appui de la vérité qu’on soutient, que de pouvoir produire le témoignage même des contradicteurs. Voyons donc ce que dit l’apôtre ? Ou bien préférez-vous que je vous rapporte d’abord les erreurs débitées par ces malades qui parlent comme Marcion ? Je sais bien que je vagis provoquer un éclat ale rire, c’est précisément ce qui me décide à parler ; je veux que vous voyiez mieux les raisons de vous préserver de cette maladie. Un catéchumène chez eux vient de mourir ; que font-ils ? Sous le lit du mort, ils cachent un vivant ; cela fait, ils demandent au mort s’il veut recevoir le baptême. Le mort ne répond pas ; alors celui qui est caché en bas sons le lit, répond pour lui qu’il veut recevoir le baptême ; ils arrivent ainsi à baptiser le vivant pour celui qui est mont : c’est une comédie ; tel est, sur les âmes lâches, le pouvoir du démon. Si on les prend à partie ; ils vous répondent que l’apôtre a dit : « Ceux qui sont baptisés pour les morts ». Est-ce assez ridicule ? Est-ce la peine de discuter ? En vérité, je ne le pense pas, à moins qu’il ne faille disserter avec des fous sur les paroles qu’ils font entendre dans leur délire. Il ne faut pas toutefois qu’aucun de ceux dont l’esprit est un peu simple se laisse prendre à ces extravagances, et voilà pourquoi nous allons discuter.
Si Paul avait la pensée qu’on lui prête, pourquoi Dieu a-t-il fait des menaces à celui qui ne reçoit pas le baptême ? Il n’est plus possible de manquer le baptême, grâce à cette découverte. D’ailleurs ce n’est plus la faute des morts, mais la faute des vivants. Mais maintenant, à qui le Seigneur a-t-il adressé ces paroles : « Si vous ne mangez ma chair, et si vous ne buvez mon sang, vous n’avez point la vie en vous ? » (Jn. 6,54) Aux vivants ou aux Morts ? répondez-moi. Et encore : « Si un homme ne renaît de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ». (Jn. 3,5) Si de telles pratiques sont permises, on n’a plus que faire de ta volonté de celui qui reçoit le baptême ; ni du consentement du vivant ; qui empêche de transformer les païens et les Juifs en autant de fidèles ; vu que les vivants, quand les autres seront défunts ; s’entremettront dans l’intérêt de ces défunts ? Mais c’est trop nous arrêter à enlever ces toiles d’araignée ; voyons, expliquons ce que veut dire cette expression de Paul. Qu’entend-il par là ? Je veux d’abord vous rappeler, à vous qui êtes initiés aux