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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/605

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HOMÉLIE XLII.==
LE PREMIER HOMME, NÉ DE LA TERRE, FUT TERRESTRE ; LE SECOND HOMME FUT LE SEIGNEUR DESCENDU DU CIEL. (CHAP. 4, VERSET 47)

ANALYSE.

  • 1. Il faut imiter, non pas le premier homme qui est formé de la terre et qui est terrestre, mais le second homme qui fut le Seigneur descendu du ciel.
  • 2. La résurrection des corps est prouvée : 1° par l’incorruptibilité, et l’immortalité du corps ; 2° par la destruction du péché et l’abolition de l’ancienne Loi ; 3° nous devons détourner nos regards de la terre pour les tourner vers le ciel ; nous devons travailler sans cesse aux œuvres de Dieu ; pour obtenir le bonheur, éternel. – Au tribunal de Dieu, nous n’aurons d’autres défenseurs que nos actes.


1. Après qu’il a parlé de l’homme matériel et ensuite de l’homme spirituel, il établit une nouvelle différence : celle de l’homme, terrestre et de l’homme céleste. La première différence est celle de la vie présente et de la vie future ; la seconde est celle de l’homme avant la grâce, et de l’homme après la grâce. Cette distinction doit nous enseigner quel est le chemin véritable de la vie. De peur que même en croyant à la résurrection, comme je l’ai dit plus haut, ils ne renonçassent à une vie vertueuse et parfaite, il les prépare d’un autre côté à la lutte, leur disant : « Le premier homme né de la terre fut terrestre, le second homme fut le Seigneur descendu du ciel ». Et dans ce verset il s’adresse à tous les hommes ; il qualifie l’un par ce qu’il a de meilleur et de plus élevé, et l’autre, par ce qu’il a de plus bas : « Tel fut l’homme terrestre, tels sont les hommes terrestres (48) ». Ils périront, ils mourront comme lui. « Tel fut l’homme céleste, tels seront les hommes célestes ». Ils demeureront immortels, et ils brilleront comme lui. Mais quoi ! Est-ce que Ce dernier n’est pas mort aussi ? Il est mort, il est vrai, mais la mort ne lui a point causé de dommage. Il a plutôt aboli la mort. Voyez-vous comment, même par la mort, il établit le dogme de la résurrection. Comme vous avez, ainsi que je l’ai dit plus haut, le principe et le couronnement, vous ne pouvez douter de l’ensemble. Il établit d’un côté quelle est la vie la meilleure et la plus parfaite, il nous donne les exemples d’une vie élevée et philosophique, et d’une autre qui ne l’est point, et nous montre la source de toutes les deux. Pour celle-là le Christ, pour celle-ci Adam. C’est pourquoi il n’a point dit absolument : De la terre, mais : Terrestre ; c’est-à-dire grossier, attaché aux biens présents ; et d’un astre côté, il a dit le contraire du Christ : « Le Seigneur descendu du ciel ». S’il en est qui prouvent que le Seigneur n’a point de corps, parce qu’il est dit : « Du ciel », ce que nous, avons développé déjà suffit pour leur fermer la bouche. Mais rien ne nous empêche de nous servir de ces paroles-ci pour leur fermer la bouche. Qu’est-ce en effet « le Seigneur descendu du ciel ? » Veut-il indiquer par là la nature ou bien la conduite d’une vie parfaite ? Il est clair que c’est la conduite d’une vie parfaite ; et c’est pour cela qu’il ajoute : « Comme nous avons reproduit l’image de l’homme terrestre (49) », c’est-à-dire : Comme nous avons fait le mal, reproduisons l’image de l’homme céleste, c’est-à-dire, faisons le bien. En outre je yeux vous adresser cette question : Ces paroles s’appliquent-elles à la nature ? « Celui qui était né de la terre fut terrestre » ; et ces autres : « Le Seigneur descendu du ciel ». Oui, dit saint Paul. Mais quoi ? Est-ce qu’Adam