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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/609

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je vous en prie, je vous en conjure, je vous en supplie à genoux : tandis que ; pour marcher dans cette vie, nous avons encore quelque appui, ouvrons nos âmes aux paroles de l’apôtre ; qu’elles excitent en nous des sentiments de componction ; convertissons-nous ; devenons meilleurs. Ne nous exposons pas, comme le mauvais riche, à pousser des lamentations inutiles, quand nous serons jetés dans les ténèbres extérieures. Ne nous exposons pas à répandre des larmes qui ne sauraient remédier à nos maux. En vain un père, un fils, un ami, qui aurait auprès de Dieu quelque influence, élèverait pour vous la voix, si vos actions étaient là pour vous condamner. Tel est ce tribunal : il juge d’après les actes ; nos actes seuls peuvent nous sauver. En vous tenant un pareil langage, je ne veux pas vous affliger, je ne veux pas vous jeter dans le désespoir ; je veux que, renonçant à nous repaître de vaines et frivoles espérances, nous cultivions la vertu, sans mettre notre confiance, dans tel ou tel secours étranger. Si nous sommes lâches et négligents, il n’y aura ni Juste, ni prophète, ni apôtre, il n’y aura personne qui soit en état de venir à notre aide. Mais soyons zélés, soyons diligents, et nous trouverons dans nos actes de puissants défenseurs, et nous jouirons en toute liberté, en toute sûreté, du bonheur que Dieu réserve à ceux qui l’aiment. Ce Bonheur, puissions-nous tous l’obtenir, etc.
Traduit par M. BAISSEY

HOMÉLIE XLIV.


QUANT À LA COLLECTE POUR LES SAINTS, FAITES LA MÊME CHOSE QUE J’AI ORDONNÉE AUX ÉGLISES DE GALATIE. (CHAP. 16, VERS. 1, JUSQU’A 10)

ANALYSE.

  • 1. Saint Paul recommande aux Corinthiens de recueillir petit à petit des aumônes pour les pauvres de Jérusalem.
  • 2. Cette collecte faite, ils l’enverront eux-mêmes à Jérusalem par des hommes sûrs : saint Paul les accompagnera si la chose en vaut la peine.
  • 3 et 4. Exhortation. – Soyons fermes dans les épreuves.— L’homme juste est quelquefois éprouvé, mais il en sera récompensé davantage. – Sanctifions nos maisons par des aumônes mises en réserve. .


1. Ayant achevé ce qu’il avait à dire sur les dogmes, il va maintenant traiter plus spécialement des mœurs, et sans s’occuper du reste, il va droit à la vertu qui comprend toutes les autres, la charité et l’aumône. Il ne parle que de cette seule vertu et fiait sa lettre. Cette épître est la seule où il en soit ainsi ; dans les autres il ne parle pas seulement de l’aumône, mais encore de la tempérance, de la mansuétude, de la douceur, de la patience, et de toutes les autres en général, en finissant. Pourquoi ne traite-t-il ici que cette seule partie de la morale ? Parce que la plus grande partie de ce qui précède roule déjà sur des matières morales ; par exemple, ce qu’il a dit pour corriger le fornicateur, pour redresser ceux qui portaient leurs différends devant les tribunaux du dehors, pour effrayer ceux qui s’adonnaient au vin et à la bonne chère, pour condamner ceux qui se livraient aux schismes aux disputes, et qui affectaient la domination, pour représenter à ceux qui s’approchaient indignement des mystères, l’épouvantable châtiment auquel ils s’exposaient, enfin, pour définir la charité. Il ne touche plus ici que le point dont il a besoin pour mieux assister les saints. Remarquez encore ici l’habileté de l’apôtre : aussitôt qu’il