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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/614

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faites auprès a des ailes, vous sanctifiez votre maison, en y tenant en réserve les aliments du Roi éternel. Mettez votre lit à côté de ce coffret, et nul fantôme ne troublera vos nuits, pourvu que vous n’y mettiez rien qui vienne de l’injustice. Car cet argent est destiné à l’aumône, et l’aumône ne peut avoir la cruauté pour son principe. Voulez-vous que je vous montre où il faut prendre de quoi donner cette aumône pour la rendre facile dans la pratique ? Vous êtes artisan, serrurier, cordonnier, ouvrier en cuir ou en quoi que ce soit, vous vendez quelque produit de votre art, levez les prémices du prix en l’honneur de Dieu, jetez-en une parcelle en l’honneur de Dieu, partagez avec Dieu en lui donnant la moindre partie. Je ne vous demande pas beaucoup, pas plus qu’on ne demandait aux juifs qui étaient encore peu avancés dans la sagesse et même remplis de défauts. Nous qui attendons le ciel, ne devrions-nous pas rougir de ne pas faire autant qu’eux ! Ne prenez pas ce que je vais dire pour une loi, ni comme une défense que je vous ferais de donner plus, mais je ne crois pas que vous deviez donner moins, de la dixième partie de ce que vous avez. Faites cela non seulement lorsque vous vendez, mais lors, même, que vous achetez. Que ceux qui reçoivent des rentes et des revenus gardent aussi cette loi ; enfin qu’elle soit générale pour tous ceux qui reçoivent de l’argent : par des voies justes. Quant aux usuriers, je ne m’adresse pas à eux, ni aux soldats qui s’enrichissent par des concussions, et qui trafiquent de la misère des autres. D’une semblable source, Dieu ne veut rien recevoir ; je dis ces choses à ceux qui s’enrichissent noblement. Une fois que nous avons pris cette habitude, nous sommes toujours aiguillonnés par notre conscience, lorsque, nous abandonnons cette loi ; nous reconsidérons plus la pratique comme difficile, petit à petit nous irons plus loin, et après nous être appliqués au mépris des richesses, et avoir arraché de nos cœurs cette racine de tous les maux, nous passerons cette vie dans une paix tranquille, et nous jouirons ensuite d’une autre qui ne finira pas, et que je prie Dieu de nous accorder à tous, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soit, avec le Père et l’Esprit-Saint, la gloire, l’honneur et l’empire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XLIV.


QUE SI TIMOTHÉE VOUS VA TROUVER, AYEZ SOIN QU’IL SOIT EN SÛRETÉ PARMI VOUS. (CHAP. 16, VERS. 10, JUSQU’À LA FIN).

ANALYSE.

  • 1 et 2. Saint Paul recommande Timothée aux Corinthiens, il prévient ainsi avec beaucoup de sagesse les désagréments auxquels ce disciple était exposé de la part de ceux à qui il portait les réprimandes de son maître.
  • 3. Que le faste est la source de grands maux.
  • 4-6. Avec quelle douceur il faut reprendre ceux qui pèchent. – Que nous ne devons pas être indifférents aux maux spirituels de nos frères. – Qu’il vaut mieux faire des remontrances en face que des médisances en secret.


1. On trouvera peut-être cette recommandation peu digne du courage de Timothée. Mais c’est moins dans l’intérêt de Timothée qu’elle a été faite que dans celui des Corinthiens ; parce que les pièges qu’ils lui eussent peut-être tendus auraient causé leur propre ruine. Quant à Timothée, il était toujours porté à se jeter au milieu des périls. « Il m’a