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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/76

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HOMÉLIE XVI.


TOUTEFOIS DIEU LUI PARLA ET LUI DIT QUE SA POSTÉRITÉ HABITERAIT EN UNE TERRE ÉTRANGÈRE OU ELLE SERAIT RÉDUITE EN SERVITUDE ET MALTRAITÉE PENDANT QUATRE CENTS ANS. MAIS LA NATION QUI L’AURA TENUE EN ESCLAVAGE : C’EST MOI QUI LA JUGERAI, DIT LE SEIGNEUR, ET APRÈS CELA ELLE SORTIRA ET ME SERVIRA EN CE LIEU-CI. (CHAP. 6, 7, JUSQU’AU VERS. 34)

ANALYSE.

  • 1 et 2. Suite du discours de saint Étienne. – La résurrection figurée dans l’ancienne Loi. – Providence de Dieu.
  • 3 et 4. Avantages des afflictions. – Preuve par des exemples. – La joie dans le Seigneur, la seule solide, naît des tribulations. Comparaison de l’homme orgueilleux et de l’humble. – Comparaison de l’homme luxurieux et de l’homme sobre et tempérant. – Portrait repoussant du premier. – Le travail seul peut nous donner la santé. – Exhortation à la sobriété.


1. Vous voyez l’ancienneté et le mode de la promesse ; et il n’y a nulle part de sacrifice ni de circoncision. Ici il fait voir que Dieu a permis l’affliction des Juifs, mais qu’elle ne restera pas impunie. « Mais la nation qui l’aura « tenue en esclavage, c’est moi qui la, jugerai, « dit le Seigneur ». Vous le voyez, celui qui a promis et donné la terre, a d’abord permis l’affliction ; ainsi maintenant il promet le royaume, mais il permet auparavant l’épreuve des tentations. Si alors la liberté est venue après quatre cents ans, quoi d’étonnant à ce qu’il en soit de même pour le royaume des cieux ? C’est cependant ce que Dieu a fait, et le temps n’a point démenti sa parole, bien que l’oppression des Juifs ait été grande. Mais il ne s’est pas contenté de punir les oppresseurs : il a aussi promis des biens aux opprimés. Étienne me semble ici rappeler aux Juifs les bienfaits qu’ils ont reçus. « Et il lui donna l’alliance de la circoncision ; et ainsi il engendra Isaac ». Ici il baisse un peu le ton. « Et il le circoncit le huitième jour ; et Isaac, Jacob ; et les douze patriarches. Et les patriarches jaloux vendirent Joseph pour « l’Égypte ». C’est aussi ce qui est arrivé pour le Christ, dont Joseph était la figure ; c’est ce qu’il insinue et dont il forme tout le tissu de son histoire. Car ils l’ont maltraité sans avoir rien à lui reprocher, et quand il venait leur apporter de la nourriture ils l’ont mal accueilli. Voyez encore ici la longue attente de l’exécution de la promesse, laquelle cependant a un terme. « Et Dieu était avec lui », et cela à cause d’eux. « Et il l’a délivré de toutes ses « tribulations ». Ici il fait voir qu’ils ont contribué sans le savoir à l’accomplissement de la prophétie, qu’ils étaient eux-mêmes les auteurs du mal, que le mal est retombé sur leur tête. « Et il lui donna grâce et sagesse devant Pharaon, roi d’Égypte ». Il donna grâce devant un roi barbare, à un esclave, à un captif, que ses frères avaient vendu et que ce prince honora. « Or il vint une famine, dans toute la terre d’Égypte et en Chanaan, et une grande tribulation, et nos pères ne trouvaient pas de nourriture. Mais Jacob ayant appris qu’il y avait du blé en Égypte, il y envoya nos pères une première fois. Et la seconde fois, Joseph fut reconnu de ses frères ». Ils descendirent pour acheter, et ils eurent besoin de lui. Et lui, que fit-il ? Il ne se contenta pas de montrer sa bonté, mais il instruisit Pharaon de leur présence et les lui présenta. « Et l’origine de Joseph fut connue de Pharaon. Or Joseph envoya chercher Jacob son père, et toute sa parenté, au nombre de soixante-quinze personnes. Et Jacob descendit en Égypte