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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/82

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HOMÉLIE XVII.


CE MOÏSE, QU’ILS AVAIENT RENIÉ, DISANT : QUI L’A ÉTABLI CHEF ET JUGE SUR NOUS ? FUT CELUI-LÀ MÊME QUE DIEU ENVOYA COMME CHEF ET LIBÉRATEUR PAR LA MAIN DE L’ANGE QUI LUI APPARUT DANS LE BUISSON. (CHAP. 7,35, JUSQU’AU VERS. 53)

ANALYSE.

  • 1 et 2. Suite du discours de saint Étienne. – Que la législation mosaïque et le temple n’étaient que des institutions transitoires.
  • 3 et 4. Parlons et agissons en toute occasion avec le calme et la confiance de saint Étienne. – La colère dégrade l’homme ; il n’est pas d’action dans la vie qu’elle ne trouble, pas de dessein qu’elle ne fasse échouer. – On l’a bien définie un mouvement déraisonnable. – Loin de nous cette colère funeste ; mais ayons celle qui brûle d’opérer le salut de notre prochain. – Trop souvent nous sommes mous et sans vigueur lorsqu’il s’agit de corriger le prochain, et violent quand il faudrait montrer de la mansuétude.


1. Voici qui convient parfaitement au but qu’on se propose. « Ce Moïse », quel est-il ? Celui qui a failli périr, celui qu’ils ont méprisé, qu’ils ont renié en disant : « Qui t’a établi chef ? » Tout comme ils disaient au Christ : « Nous n’avons de roi que César. Ce fut celui-là que Dieu envoya comme chef et « libérateur par la main de l’ange qui lui avait dit : Je suis le Dieu d’Abraham ». Il montre ici que les miracles qui furent opérés, le furent par le Christ. « Celui-là », c’est-à-dire, Moïse (et voyez comme il le fait briller), « les a tirés de la terre d’Égypte, y opérant des prodiges et des miracles, aussi bien que dans la mer Rouge et dans le désert pendant quarante ans. C’est ce Moise qui a dit aux enfants d’Israël : Dieu vous suscitera du milieu de vos frères un prophète comme moi », c’est-à-dire, méprisé, exposé aux embûches. En effet, Hérode a voulu tuer le Christ, qui a été sauvé en Égypte, comme Moïse encore enfant avait été mis en danger de périr. « C’est lui qui se trouva dans l’assemblée du peuple au désert, avec l’ange qui lui parlait sur le mont Sina, et avec nos pères, lui qui reçut les paroles de vie pour nous les donner ». Encore une fois, point de temple, point de sacrifice. « Avec l’ange, il reçut les paroles de vie pour nous les donner ». Ici il indique que Moïse n’a pas seulement fait des prodiges, mais aussi donné une loi comme le Christ. Et comme Moïse a fait des miracles avant de donner une loi, ainsi a fait le Christ. Mais habitués à désobéir, ils ne l’écoutèrent point, même après les prodiges, même après les miracles opérés pendant quarante ans. non seulement ils n’obéirent point, mais ils firent tout le contraire. D’où il ajoute : « Et nos pères ne voulurent point lui obéir, mais ils le repoussèrent, retournant de cœur en Égypte, et disant à Aaron : Fais-nous des dieux qui marchent devant nous ; car ce Moïse, qui nous a tirés de la terre d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. Et ils firent un veau en ces jours-là, et ils offrirent une victime à l’idole, et ils se réjouissaient dans l’œuvre de leurs mains. Mais Dieu se détourna et les laissa servir la milice du ciel, comme il est écrit au livre des prophètes : « Maison d’Israël, m’avez-vous offert des victimes et des sacrifices pendant quarante ans dans le désert ? Vous avez porté le tabernacle de Moloch et l’astre de votre dieu Remphan, figures que vous avez faites pour les adorer. Aussi je vous transporterai au-delà de Babylone. Il les laissa », c’est-à-dire, il permit. « Et le tabernacle du témoignage a été avec nos pères dans le désert comme Dieu le leur