Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/54

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Auprès du trône se trouve placée une lunette qui fait voir à la foule tes défauts et les vertus, tes peines et les plaisirs des princes beaucoup plus grands qu’ils ne les jugent eux-mêmes. Ces derniers, au contraire, possèdent de leur côté un miroir ou plutôt une chambre obscure, où se réfléchissent en petit les actions des hommes. C’est ainsi que le même lieu grossit à la fois et diminue tes objets.


Le fouet de la satire semble avoir cela de commun en Allemagne avec les verges, qu’il frappe vainement le dos des ignorants. Cependant il ne faudrait pas en tirer des conséquences contre futitité de la satire ; car, d’après l’opinion des théologiens qui, à les croire sur parole, ont déja été au ciel, toutes tes peines de l’enfer ne durent éternellement que parce qu’elles ne corrigent pas les damnés.