Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/171

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contre Jean, qu’il s’agissait de remplacer par le frère du prince de Bucarest, Alexandre, on avait pu voir la ferveur guerrière du monde aristocratique qui s’était lormé tout récemment par le développement de la société roumaine. Les deux frères Golescu, Ivascu et Albu, firent plus pour la victoire que le Voévode lui-même, incapable d’empêcher l’établissement éphémère dans sa Capitale d’un concurrent, Vintila ; comme de vrais chevaliers, ils combattirent pour le drapeau, et Albu périt en sauvant la vie de son souverain : son tombeau, dans le monastère de Vieros, le représente en guerrier, à cheval, le bonnet de combat sur la tête, de même qu’un autre bas-relief, à Stanesti, de l’autre côté de l’Oit, représentera, au commencement du siècle suivant, un des Buzesti, Stroe, livrant un combat victorieux au prince tatar, qui, tombant sous ses coups, laisse s’éparpiller les flèches de son carquois.

La nouvelle génération de ces boïars, devenus les maîtres du territoire et du pouvoir, mettra donc au service de son ambition les forces entières du pays, désirant, sinon la guerre en elle-même, au moins des occasions de se distinguer, d’acquérir cette gloire qui illumine chaque page des Gestes d’Alexandre-le-Grand, On le vit bien, pour la Valachie, par la révolte, les victoires, les conquêtes de Michel-le-Brave et, pour la -Moldavie, par cette politique chrétienne polonaise, féconde en luttes intérieures, en combats pour le trône, qui forme l’histoire de la dynastie, si rapidement tragique, des Movila.

Le fils du « bon » Petrascu, un des rares princes valaques auquel il fut donné de mourir dans la possession du pouvoir, ne ressemblait guère à son père, qui cependant conduisit lui-même des armées et entra pour soutenir la cause de la reine Isabelle, dans cette Transylvanie où, tout dernièrement, on a trouvé la matrice de bronze de son sceau. Cependant Michel