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J’ai l’honneur d’être, avec toute sorte de considération et de tendresse,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
De la Grange.

15.
LAPLACE À LAGRANGE.
Paris, 23 novembre 1780.
Monsieur et très illustre Confrère,

M. Lexell m’a remis votre paquet et votre lettre, et je n’ai pas manqué de m’acquitter de l’agréable commission dont vous m’avez chargé, en présentant ce savant estimable à MM. d’Alembert et du Séjour. Je ne puis trop vous remercier des choses flatteuses que votre amitié vous dicte à mon égard. Je vous assure que rien ne m’est plus précieux que votre suffrage. Cultivant les sciences sans ambition, sans intrigue et seulement pour mon plaisir, le suffrage de la multitude m’est entièrement indifférent, et il me suffit que vous daigniez vous occuper de mes bavardages. Je vous en envoie un nouveau sur les Probabilités[1] ; la matière que j’y traite est fort délicate par les considérations métaphysiques qu’elle exige, et très compliquée par les difficultés d’analyse qu’elle présente. Vous trouverez, entre autres choses, dans ce Mémoire, une méthode pour déterminer les intégrales des fonctions différentielles qui ont des facteurs élevés à de très grandes puissances ; telle est, par exemple, l’intégrale étant de très grands nombres qui surpassent Si l’on voulait avoir cette intégrale depuis jusqu’à je ne sache pas qu’aucune des méthodes connues puisse remplir cet objet ; je serai fort aise de savoir votre avis sur celle que je propose.

J’attends avec bien de l’impatience vos nouvelles recherches sur la rotation des corps. C’est le problème le plus difficile de la Mécanique.

  1. Voir Mémoires de l’Académie royale des Sciences pour 1778, p. 227.