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Il serait bien à désirer que l’on pût déterminer les changements dans la position de l’axe de la Terre, en ayant égard aux attractions du Soleil et de la Lune sur la mer, dont la profondeur est très irrégulière. Je crois avoir prouvé que les phénomènes de la précession et de la nutation sont alors sensiblement les mêmes que si la mer formait une masse solide avec la Terre ; mais je n’ai pu parvenir encore à m’assurer si la position de l’axe terrestre relativement à la surface du globe peut changer sensiblement en vertu de ces attractions, et répondre un jour à des points de la surface éloignés de ceux qui la déterminent aujourd’hui. Je suis bien tenté de croire que cela est possible. C’est une question très importante dans l’Histoire naturelle, et qui me paraît digne à tous égards de vous occuper.

Je n’ai pas encore eu le temps de relire votre beau Mémoire sur les comètes ; mais je l’ai communiqué à mon ami M. du Séjour, qui l’a lu avec beaucoup de soin et la plus grande satisfaction. Il lui a donné lieu de faire plusieurs remarques intéressantes sur cet objet ; il se propose de les réunir dans un Mémoire et de les publier ; et il ne manquera pas de vous en faire hommage aussitôt qu’elles paraîtront. Adieu, mon très cher Confrère, vous connaissez depuis longtemps mes sentiments à votre égard ; je vous prie de croire qu’ils ne font qu’augmenter chaque jour, et que personne au monde ne vous aime et ne vous admire autant que Votre très humble et très obéissant serviteur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,
Laplace.

16.
LAPLACE À LAGRANGE.
Paris, 21 mars 1781.
Monsieur et très illustre Confrère,

Permettez-moi de vous entretenir aujourd’hui du problème de la détermination des orbites des comètes, sur lequel j’ai fait quelques