Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/128

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aviez dessein de vous occuper du même objet. C’est la détermination des variations séculaires des aphélies et des excentricités de toutes les planètes, pour servir de pendant au Mémoire que j’ai donné, en 1774, sur les nœuds et les inclinaisons. J’ai presque achevé un Traité de Mécanique analytique, fondé uniquement sur le principe ou formule que j’expose dans la première Section du Mémoire ci-joint ; mais, comme j’ignore encore quand et où je pourrai le faire imprimer, je ne m’empresse pas d’y mettre la dernière main.

Connaissez-vous M. Legendre[1] ? Il vient de remporter notre Prix sur la Balistique. Sa pièce m’a paru aussi bonne que le sujet peut le comporter, et elle annonce dans son auteur, s’il est jeune encore, des talents et des connaissances qui pourront le mener loin ; je vous prie de lui dire la part que je prends à son succès.

Je suis absolument sensible au souvenir de MM. du Séjour et Bézout ; j’y réponds par toute la vivacité des sentiments d’estime et de reconnaissance que je leur conserve. Je recevrai ce que vous m’annoncez de leur part comme un nouveau gage de ceux dont ils veulent bien m’honorer. Ayez la bonté de remettre à MM. d’Alembert et de Condorcet les exemplaires de ce Mémoire qui leur sont destinés, en y joignant mes plus tendres compliments. Le Volume dont ils font partie n’a pas encore paru, et ne paraîtra peut-être que dans quelques mois. Si je n’avais craint de grossir trop le paquet, et de paraître attacher à une bagatelle beaucoup plus d’importance qu’elle ne mérite, j’aurais pris la liberté de vous adresser encore quelques autres exemplaires pour les distribuer à MM. du Séjour, Bézout, Bossut, etc., avec qui je suis véritablement honteux d’être si fort en reste. Si je fais jamais imprimer quelque Ouvrage en forme, ce sera principalement pour pouvoir acquitter ces dettes.

Permettez-moi d’ajouter quelques lignes pour M. de la Lande, à qui je vous prie de vouloir bien les communiquer de mapart. J’ai examiné, à son invitation, la nouvelle théorie donnée dans le Tome XVI des

  1. Adr. M. Legendre, Membre de l’Académie des Sciences (1783), puis de l’Institut (1795), né à Toulouse en 1752, mort le 9 janvier 1833.