Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et étant nécessairement moindre que et, comme on a à peu près, on aura

c’est-à-dire qu’une minute d’accélération dans le moyen mouvement de la Lune produirait au moins d’accélération dans son mouvement de rotation ; ce qui est contraire à la théorie et aux observations. C’est par des considérations à peu près semblables que j’ai fait voir, dans mon Mémoire sur la précession des équinoxes, que l’action des eaux de la mer n’a aucune influence sensible sur le mouvement de rotation de la Terre ; et l’on peut prouver de même que ni les vents, ni la chaleur solaire, ni aucune des causes qui troublent la surface de la Terre ne peuvent altérer sa rotation, à moins qu’elles ne produisent un dérangement permanent dans la masse.

J’attends avec bien de l’impatience le Traité de Mécanique analytique que vous m’annoncez[1], et dont je me fais d’avance une grande idée, d’après votre exposé du principe général qui lui sert de base. Comme je me suis servi d’un principe analogue dans mes recherches sur le reflux de la mer, cela m’avait donné lieu de faire quelquesréflexions sur cet objet, que je me proposais de développer dans un Mémoire; mais je suis charmé de voir que vous vous êtes occupé de ce travail que vous avez sûrement exécuté mieux que je n’aurais pu faire.

L’incertitude où l’on est sur les masses des planètes, et les dérangements qu’elles éprouvent de la part des comètes m’ont fait renoncer au Mémoire que je préparais sur les variations des excentricités et des aphélies, et je me suis contenté de présenter leurs variations différentielles sous une forme simple et commode pour le calcul ; mais je ne doute point que vous ne répandiez beaucoup de lumières sur une matière aussi intéressante. Puisque vous vous occupez actuellement de ce genre de recherches, je désirerais que vous démontrassiez un théorème que vous avez supposé dans les Mémoires de Berlin, et que vous

  1. La Mécanique céleste ne parut qu’en 1788. Paris, in-4o.