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sières et ne peuvent tout au plus que donner un premier aperçu[1] sur la nature de l’orbite.

Oserais-je vous prier de me rappeler au souvenir de M. l’abbé Raynal si vous avez l’occasion de le voir[2] ? Nous nous entretenons souvent de lui, M. et Mme de Lavoisier, M. du Séjour et moi, et nous regrettons infiniment qu’il ne soit pas à Paris pour y jouir de la considération qu’il a si bien méritée. L’estime générale de la partie éclairée de la nation est bien propre à le dédommager du sort qu’il éprouve, si quelque chose cependant peut, dans un âge avancé, nous dédommager de la perte du repos et de l’éloignement de nos amis ; j’espère qu’un heureux changement le ramènera parmi nous. Quoi qu’il arrive, je conserverai toujours une vive reconnaissance des hontés qu’il m’a témoignées dans plusieurs occasions. Adieu, mon cher Confrère, vous connaissez mes sentiments inviolables pour vous, et avec lesquels je serai toujours

Votre très humble et très obéissant serviteur,
Laplace.

22.
LAPLACE À LAGRANGE.
Paris, 21 août 1783.
Monsieur et très illustre Confrère,

Voici deux exemplaires d’un Mémoire sur la chaleur, d’après quelques expériences que nous avons faites en commun, M. de Lavoisier et moi, sur cette matière[3]. Vous voudrez bien en garder un pour vous, et remettre l’autre à M. Achard[4]. Je serais bien charmé d’avoir

  1. Laplace a écrit une première aperçue.
  2. L’abbé Raynal, l’auteur de l’Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les Deux-Indes.
  3. Mémoire sur la chaleur (Recueil de l’Académie, p. 355, année 1780).
  4. Friedrich Carl Achard, physicien et chimiste, Membre de l’Académie de Berlin (1776).