Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/136

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votre avis sur ce Mémoire, si vos occupations vous laissent assez de loisir pour le parcourir. Je ne sais en vérité comment je me suis laissé entraîner à travailler sur la Physique, et vous trouverez peut-être que j’aurais beaucoup mieux fait de m’en abstenir ; mais je n’ai pu me refuser aux instances de mon Confrère M. de Lavoisier, qui met dans ce travail commun toute la complaisance et toute la sagacité que je puis désirer. D’ailleurs, comme il est fort riche, il n’épargne rien pour donner aux expériences la précision qui est indispensable dans des recherches aussi délicates.

M. Legendre me dit que vous avez reçu l’exemplaire de mon Mémoire sur les comètes, et que vous vous proposez de m’envoyer quelques nouveaux Mémoires que vous faites maintenant imprimer. Je les attends avec la plus vive impatience. Cet académicien vous a fait part d’un fort beau théorème qu’il a trouvé sur les attractions des sphéroïdes elliptiques de révolution ; sa manière d’y parvenir, fondée sur la considération des suites, est fort ingénieuse mais malheureusement elle est bornée aux sphéroïdes elliptiques de révolution, et il a cherché inutilement à l’étendre à ceux qui ne le sont pas. Cela m’a donné la curiosité de voir s’il ne serait pas possible de ramener aux attractions à la surface les attractions de ces sphéroïdes sur un point quelconque situé au dehors ; et, après quelques tentatives infructueuses, je suis enfin parvenu à démontrer généralement que le théorème de Maclaurin[1], que ce savant n’a énoncé que relativement aux points placés sur le prolongement des axes d’un sphéroïde elliptique, a lieu généralement pour les points situés sur le prolongement d’un rayon vecteur quelconque. J’ai communiqué cette démonstration à l’Académie, le 24 mai dernier, et je compte la faire imprimer incessamment dans un petit Ouvrage élémentaire sur l’Astronomie physique, dont l’impression est déjà commencée.

Je vous ai communiqué dans ma dernière lettre les éléments que j’ai trouvés de l’orbite de la planète Herschel. Depuis cette époque, on nous

  1. Voir t. XIII, p. 309, 334.