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tion que mon voyage et nouvel établissement m’ont causée en est une raison plus que suffisante. Quelque glorieux qu’il soit pour moi que vous êtes mon successeur à l’Académie de Berlin[1], j’aurais souhaité que vous eussiez été en état d’écouter les propositions que l’Académie Impériale se proposait de vous faire, et je crois que vous y auriez trouvé beaucoup plus d’avantages et d’agréments. Cependant, je souhaite de tout mon cœur que votre séjour à Berlin soit comblé de toutes sortes de prospérités, et qu’il vous mette en état de continuer vos profondes recherches pour l’avancement des Sciences. J’attends avec la dernière impatience le troisième Volume des Mémoires de l’Académie de Turin ; que je crains beaucoup qu’il ne soit le dernier, tant à cause de votre absence, que parce que M. Cigna[2] est aussi disposé de quitter je n’ai pas manqué d’en parler à notre Académie, où tout dépend des arrangements qu’on doit encore faire pour la mettre sur un bon pied, et jusque-là on n’a pu encore penser qu’à remplir les places, qui étaient actuellement vacantes, dont aucune n’aurait convenu à M. Cigna ; mais, aussitôt qu’on pourra lui donner une plus grande extension, on ne manquera pas de faire réflexion aux mérites de cet habile homme.

Je suis extrêmement ravi que mon dernier Ouvrage sur la Mécanique[3] ait mérité votre approbation, mais je suis fâché que je n’ai été en état de vous en présenter un exemplaire ; car, à peine avais-je trouvé un libraire qui voulût se charger de l’impression, et je fus même obligé de renoncer à quelque nombre d’exemplaires pour les présenter à mes amis ; mais, en effet, le libraire n’avait pas tort, puisqu’il n’en a fait imprimer que cinq cents exemplaires et, que selon toute apparence, il n’en débitera pas cent.

Dès mon arrivée ici, l’Académie Impériale a bien voulu se charger de l’impression de mon Ouvrage sur le Calcul intégral, qui a déjà

  1. Voir Tome XIII lettres 23 à 29.
  2. Jean-François Cigna, anatomiste, né à Mondovi, le 2 juillet 1734, mort à Turin en 1790. Secrétaire de la Société qui devint plus tard l’Académie royale de Turin, il dirigea la publication de ses quatre Volumes de Mémoires.
  3. Voir plus haut p. 137.