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la résistance proportionnelleau carré de la vitesse qu’après que je lui en avais communiqué ma solution, et il n’a jamais dit qu’il en avait fait le premier la découverte.

Je suis extrêmement ravi Monsieur, que mes recherches sur le mouvement d’un corps attiré à deux centres de forces fixes aient mérité votre attention ; mais vous n’en avez vu que ce qui a été inséré dans les Mémoires de Berlin et qui regarde principalement les courbes algébriques que ma solution renferme[1]. Or j’en ai composé encore deux autres Mémoires, dont l’un se trouve dans le Volume X de nos Commentaires et l’autre dans le Volume XI[2]. Dans le dernier, j’ai réussi à déterminer le mouvement dudit corps, lorsqu’il ne se meut pas dans le même plan, et je suis extrêmement curieux d’apprendre, à quel égard vous avez donné à ce problème une plus grande étendue. Si vous avez réussi de donner à l’un des deux centres de force un mouvement autour de l’autre, quoiqu’il ne fût que circulaire et uniforme, je le regarderai comme la plus importante découverte dans l’Astronomie.

L’impression de mon Calcul intégral avance assez passablement, et le premier Tome est déjà achevé, que je tâcherai de vous envoyer au plus tôt et peut-être accompagné du second ; il y en aura trois Volumes en tout.

Je n’ai reçu qu’un exemplaire du Volume III des Mémoires de Turin et je vous en ai déjà, si je ne me trompe, présenté mes très humbles remercîments. Comme je suis hors d’état de lire et d’écrire moi-même, je suis d’autant plus curieux de profiter des écrits des autres, mais principalement de vos recherches, qui sont toujours marquées d’un très éminent degré de profondeur. Je vous prie donc de me conserver toujours votre amitié et bienveillance, et d’ètre assuré que je ne ces-

  1. Problème. – Un corps étant attiré en raison réciproque quarrée des distances vers deux points fixes donnés, trouver le cas où la courbe décrite par ce corps sera algébrique. T. XVI, année 1760, p. 228-249.
  2. Ces deux Mémoires sont compris sous le même titre : De motu corporis ad duo centra virium fixa attracti. T. X, année 1766, p. 207 et tome XI, année 1767, p. 152 des Novi Commentarii.