Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LAGRANGE À J.-J. DE MARGUERIE.
De Berlin, 24 février 1774.
(Fragments)[1].

…… Je vois avec la plus profonde satisfaction que vous avez hérité du génie de feu M. Fontaine[2], et je vous crois destiné à réparer la perte que les Sciences ont faite par la mort prématurée de ce grand géomètre….

Votre méthode pour trouver l’équation résolvante d’un degré quelconque me plaît beaucoup. Elle a l’avantage de donner cette équation sous la forme la plus simple qu’il soit possible, et je crois que cette méthode peut être aussi d’une très grande utilité dans beaucoup d’autres occasions. Mais la longueur du calcul pourrait rebuter ceux qui n’auraient pas autant de courage et de dextérité que vous à le manier….

J’ai admiré comment, à l’aide de substitutions convenables, vous avez trouvé moyen de simplifier le calcul de l’élimination et surtout de vous débarrasser des facteurs inutiles qui font monter l’équation finale à un degré beaucoup plus élevé qu’elle ne doit être. Je crois que vous êtes le premier qui ait donné le résultat de l’élimination pour le cinquième degré. C’est un véritable service que vous avez rendu aux analystes ; mais il serait à désirer que l’on pût trouver la loi de ces

  1. Les fragments de cette lettre dont, malgré nos recherches, nous n’avons pu retrouver l’original, ont été publiés par M. Levot dans l’article du Supplément de la Biographie universelle, consacré à Marguerie. Les éloges donnés par Lagrange au savant officier de marine se rapportent aux travaux qu’il avait insérés dans le Tome unique des Mémoires de l’Académie de Marine. Voir plus haut, p. 17 et 18.
  2. « Le comte de Roquefeuil, mort vice-amiral, protecteur éclairé des Sciences qu’il cultivait lui-même avec succès, raconte M. Levot, ayant entendu faire l’éloge de Marguerie, consulta Fontaine qui lui répondit « Qu’il était au moins aussi fort que lui sur l’Analyse ». Voir l’article cité dans la note précédente, p. 127.