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Je me regarderais comme le plus heureux des hommes si je pouvais joindre à l’agréable nouvelle dont vous m’avez fait part la certitude de vous posséder à Besançon et de vous y témoigner de vive voix les sentiments de respect et d’admiration avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,
Lacroix.

LAGRANGE AU PRINCE ….
Paris, 24 octobre 1791[1].

Votre souvenir, Monsieur le Prince, et les nouveaux témoignages d’intérêt que vous avez la bonté de me donner me touchent d’autant plus que je devais craindre que mon silence n’eût refroidi les sentiments dont vous m’honorez. Je vous supplie de ne l’attribuer qu’à l’incertitude où j’étais de votre demeure, et à l’agitation dans laquelle j’ai vécu pendant nos troubles. Pour n’avoir été que simple spectateur de tous les événements qui sont arrivés, je n’en ai pas été moins affecté. Maintenant que la tranquillité et l’ordre sont rétablis, je ne regrette pas d’avoir assisté à un spectacle, le plus intéressant pour les philosophes mêmes, celui d’une grande nation qui se crée un nouveau gou-


    des Correspondants n’avait pas été faite suivant l’usage, et ayant demandé M. De La Croix à la place de M. de Condorcet qui se l’était attribué, on a délibéré. Il a été arrêté que les travaux de M. De La Croix étant analogues à ceux de M. de Condorcet, qu’on ne changerait rien à ce qui a été fait, mais qu’à l’avenir la distribution des Correspondants se ferait dans l’Académie, suivant l’usage. »

    Dans la séance du 29 août 1789, les commissaires de l’Académie chargés de proposer les Correspondants et de les distribuer entre les académiciens avaient probablement laissé Condorcet prendre pour lui Lacroix, sans attendre le vote de la Compagnie. Ces Commissaires étaient tirés au sort, un dans chaque classe. Il y avait huit classes.

  1. Cette lettre, dont l’original se trouve à la bibliothèque de l’Université de Pise, a été publiée dans la Nuova anthologia. Nous en devons la copie à M. Charles Henry. On ignore à qui elle est adressée.