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AUX CITOYENS ADMINISTRATEURS DU DÉPARTEMENT DE PARIS.
Paris, 26 prairial, l’an II de la République française une
et indivisible (13 juin 1794)[1].               
Citoyens,

Vous me demandez mon avis sur le Mémoire du citoyen Guyard[2], que je vous renvoie ci-joint. Je suis obligé d’avouer que je n’y entends rien. Il prétend avoir trouvé que le nombre est moyen proportionnel entre les nombres et Suivant la langue des géomètres, il faudrait, pour que cela fût, que le produit de par savoir égalât le carré de c’est-à-dire de Or ce carré est ou bien et l’on voit que ce dernier nombre est moindre que de la fraction Il prétend, de plus, pouvoir donner le rapport exact de la diagonale au côté du carré, ce qui est impossible en nombres, et n’a aucune difficulté en Géométrie. Comme il ne donne pas sa méthode, je n’en puis rien dire ; mais, à coup sûr, elle ne peut pas être bonne, puisqu’elle conduit à des conséquences contraires à la vérité.

Salut et fraternité,
Lagrange.
  1. Communication du savant chimiste feu M. Dubrunfaut.
  2. Si je ne me trompe, le citoyen Guyard est le professeur Guillard, qui était agrégé divisionnaire de Mathématiques au collège Louis-le-Grand lorsqu’il périt écrasé par une charrette dans une cour de cet établissement.