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de M. Bouguer qui se trouve parmi ceux de votre Académie pour l’année 1733[1]. Il y a cependant un inconvénient qui empêche qu’on ne puisse faire usage de cette solution dans la détermination de l’orbite des comètes c’est que, comme il faut employer des lieux de la comète très peu distants entre eux, il arrive que l’équation finale donne pour la valeur de l’inconnue cherchée une expression dont le numérateur et le dénominateur sont à la fois des quantités très petites du même ordre que les différences des longitudes et des latitudes observées ; d’où il suit qu’une erreur très petite commise dans les observations peut en causer une très grande dans la valeur de la quantité cherchée. C’est peut-être la raison qui a empêché qu’on n’ait jamais fait usage de la solution de M. Bouguer, quelque simple et facile qu’elle soit ; et cela prouve aussi, ce me semble, la nécessité de considérer ces sortes de questions moins en abstrait qu’en concret.

M. d’Alembert m’a mandé que l’Histoire du Volume de 1771 est tout entière de vous ; je suis impatient de la lire et d’en profiter, ne doutant pas qu’elle ne soit également instructive et amusante ; j’ai d’ailleurs pris goût à ces sortes de lectures, et j’ai déjà parcouru la partie historique des vingt premiers Volumes de votre Académie, dont je suis véritablement enchanté mais je suis beaucoup moins content de ce qui a rapport à la Géométrie que de tout le reste ; c’est là un point sur lequel votre travail doit l’emporterde beaucoup sur celui de Fontenelle.

Je suis bien éloigné de croire que mon Mémoire sur la manière de former des Tables d’après les observations mérite les éloges que vous lui avez donnés. Lorsque vous en parlerez dans le Volume de 1772, auquel M. d’Alembertme marque qu’il est destiné, je vous prie d’oublier de qui il est et de le juger avec la même impartialité que fera le public. Je suis maintenant après un autre Mémoire que j’ai dessein de présenter à votre Académie si vous l’approuvez ; il roule sur le mouvement des noeuds et les variations des inclinaisons des orbites planétaires[2] ;

  1. De la détermination de l’orbite des comètes, année 1733, p. 331.
  2. Ce Mémoire a été publié dans le Volume de 1774 de l’Académie de Berlin (p. 276 à 307). Il est réimprimé au Tome IV, p. 111 de la présente édition.