Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/62

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Ce que vous me mandez, touchant le prix de l’année prochaine, me fait beaucoup de plaisir mon ami prendra mieux ses mesures une autre fois ; il est très aise que sa pièce n’ait pas été admise, parce qu’il se flatte de pouvoir la rendre moins défectueuse et moins imparfaite.

Je suis ravi que vous ne soyez pas mécontent de mon Mémoire sur les équations aux différences finies. Si j’y ai emprunté quelques-unes de vos idées, je vous prie de les reprendre et de les revendiquer sans cérémonie. Je l’ai composé presque tout d’un trait et d’après les idées qui se sont présentées d’elles-mêmes à mon esprit ; ensuite je n’y ai plus touché, ayant aussitôt perdu cette matière de vue. J’ai lu à M. Formey l’article de votre lettre qui le regarde il m’a chargé de vous remercier de la peine que vous avez prise de faire ses commissions si vous lui faites un mot de réponse, il en sera charmé et flatté en même temps.

Adieu, mon cher et illustre ami, ayez bien soin de votre santé et souvenez-vous de celui qui vous aime, vous estime et vous honore plus que personne dans le monde. Embrassez de ma part M. d’Alembert, et recommandez-moi à son amitié. Puisqu’il a reçu mes Mémoires, il aura reçu ma lettre qui y était jointe. J’ai reçu l’exemplaire de mon Mémoire sur les nœuds ; je vous en suis infiniment obligé. Si j’avais pu en avoir aussi un de celui sur les satellites de Jupiter, cela m’aurait fait beaucoup de plaisir. Ces deux Mémoires sont peut-être ce que j’ai fait de plus supportable. Je vous embrasse de tout mon cœur.

À monsieur le marquis de Condorcet,
Secrétaire perpétuel de l’Académie royale des Sciences, etc.,
Hôtel des Monnaies, à Paris
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