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objets ; j’attendrai maintenant que vous ayez publié vos excellentes recherches par lesquelles cette théorie a pris une face nouvelle et est devenue une nouvelle science.

Je vous prie de faire bien mes compliments très humbles à M. du Séjour, et de lui dire combien j’ai pris de part à ce qui le regarde dans la révolution qui vient d’arriver[1]. J’ai l’honneur d’être avec la plus parfaite considération, Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,
De la Grange.

3.
LAGRANGE À LAPLACE.
Berlin, 10 avril 1775.

Monsieur et très illustre Confrère, j’ai reçu vos Mémoires, et je vous suis obligé de m’avoir anticipé le plaisir de les lire. Je me hâte de vous en remercier, et de vous marquer la satisfaction que leur lecture m’a donnée. Ce qui m’a le plus intéressé, ce sont vos recherches sur les inégalités séculaires. Je m’étais proposé depuis longtemps de reprendre mon ancien travail sur la théorie de Jupiter et de Saturne, de le pousser plus loin et de l’appliquer aux autres planètes ; j’avais même dessein d’envoyer à l’Académie un deuxième Mémoire sur les inégalités séculaires du mouvement de l’aphélie et de l’excentricité des planètes, dans lequel cette matière serait traitée d’une manière analogue à celle dont j’ai déterminé les inégalités du mouvement du nœud et des inclinaisons, et j’en avais déjà préparé les matériaux ; mais, comme je vois que vous avez entrepris vous-même cette recherche, j’y renonce volontiers, et je vous sais même très bon gré de me dispenser de ce travail, persuadé que les sciences ne pourront qu’y gagner beaucoup.

  1. Il s’agit du rappel du Parlement, prononcé dans le lit de justice tenu le 12 novembre 1774. Dionis du Séjour était alors conseiller à la troisième chambre des Enquêtes.