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équinoxes et la nutation de l’axe de la Terre, qui résultent de ce phénomène ; car j’ai observé. que l’attraction et la pression du fluide qui recouvre la Terre, et dont la figure est continuellement changée par l’action du Soleil et de la Lune, peuvent influer sensiblement sur le phénomène de la précession des équinoxes, et qu’il peut en résulter des quantités du même ordre que celles que produit immédiatement l’action de ces deux astres sur la partie solide de la Terre. Cette matière importante méritait sans doute d’être traitée par un géomètre plus habile, et je m’estimerais heureux si mes recherches peuvent vous engager à la considérer. Je vous les enverrai aussitôt qu’elles seront imprimées.

Le plaisir de m’entretenir avec vous m’a entraîné, et je commence à m’apercevoir de la longueur de ma lettre ; je finis donc ici mon bavardage, en vous assurant que personne n’admire plus vos rares talents, ne vous aime plus véritablement et ne désire plus sincèrement votre amitié que moi ; c’est dans ces sentiments que j’ai l’honneur d’être, Monsieur et très cher Confrère,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
Laplace.

6.
LAPLACE À LAGRANGE.
Paris, 25 février 1778.
Monsieur et très illustre Confrère,,

Je vous envoie le premier exemplaire des recherches que je vous ai annoncées dans ma dernière lettre[1]. Je les soumets à votre jugement et je vous prie de me mander ce que vous en pensez ; elles roulent en

  1. Voir Mémoire sur la précession des équinoxes (Mémoires de l’Académie, année 1777, p. 329).