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Caraccioli, ambassadeur de Naples à la Cour de France, nous fait espérer que vous ferez bientôt un voyage à Paris ; je désire bien vivement de vous y voir et de vous y embrasser ; en attendant ce plaisir, recevez de loin, je vous prie, l’assurance de l’estime profonde et de l’amitié sincère avec lesquelles je serai toute la vie, Monsieur et très cher Confrère,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
Laplace.

8.
LAPLACE À LAGRANGE.
Paris, 9 juin 1779.
Monsieur et très illustre Confrère,

Je profite de l’occasion que m’offre M. le marquis de Condorcet pour vous remercier des excellents Mémoires que vous avez eu la bonté de m’envoyer ; je ne saurais vous dire jusqu’à quel point j’en ai été enchanté. La méthode directe et générale que vous substituez au parallélogramme de Newton, dans celui qui a pour objet l’usage des fractions dans le Calcul intégral, est très ingénieuse, et ce Mémoire, ainsi que celui sur les suites, est entièrement digne de votre génie ; mais ce qui m’a le plus intéressé, ce sont vos recherches sur l’altération du moyen mouvement des planètes. L’application heureuse de la belle méthode que vous avez exposée, au commencementde votre Mémoire, sur les différences finies partielles, la formule extrêmement simple à laquelle vous parvenez pour la variation du grand axe, la remarque très fine que cette formule est intégrable en n’ayant égard qu’à la variation des coordonnées de la planète troublée, et la conséquence qui en résulte que, toutes les fois que les moyens mouvements des planètes sont incommensurablesentre eux, les variations de leurs grands axes sont nécessairement périodiques ; tout cela, joint à l’élégance et à la