Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/333

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le sens intime, du sujet pour parcourir la matière, des arguments pour prendre haleine, en se livrant au sentiment, est très-permis, très-utile et très-convenable dans les discussions de bonne foi. Il ne faut pas qu’elles soient méthodiques au point de ne pouvoir être ingénues.

L’extrême subtilité peut se trouver dans les idées, mais ne doit pas se trouver dans le raisonnement. Les idées font l’office de la lumière, et participent de sa nature ; mais le raisonnement est un bâton, et présente une espèce de tâtonnement où doit se trouver quelque chose de très-palpable.

Dès qu’un raisonnement attaque l’instinct et la pratique universels, il peut être difficile à réfuter, mais à coup sûr il est trompeur.

Quoiqu’on ne puisse pas parvenir à y répondre, il ne faut pas moins s’obstiner à y résister. L’homme sage s’en affranchit en gardant l’opinion commune.

Examiner le principe par les conséquences,