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MARS-AVRIL 1912.

Palestine et en Babylonie, durant le cycle d’or des Grecs, ou 19 ans lunaires.

Le tout est complété par quatre pièces justificatives : A. Extraits des passages talmudiques relatifs aux règles du calendrier juif ; B. Calcul de la visibilité de la nouvelle lune d’après Maimonide ; C. Extrait du livre d’Al-Birouni, The chronology of ancient nations ; D. Conversion des dates juives en dates juliennes, ou grégoriennes (à partir de 1582), et vice versa. À ces documents est jointe une bibliographie du sujet. — C’est dire avec quel scrupule de l’exactitude scientifique l’auteur a rédigé son mémoire.

Moïse Schwab.

Œuvres complètes de Flavius Josèphe, traduites en français sous la direction de Théodore Reinach. Tomes I, III, V et VII, 1re partie. — Paris, 1900-1912, E. Leroux ; gr. in-8o. Prix : 7 fr. 50 le volume.

Dans le préambule de la Guerre, l’auteur avait dit qu’il est inutile de remonter au passé lointain des Juifs. Cependant, plus tard, à l’instigation de son protecteur Épaphrodite, il composa, sous le titre d’Antiquités juives, en vingt livres, une grande histoire de son pays natal, depuis les origines des Hébreux jusqu’à la déclaration de guerre aux Romains. Là, Flavius Josèphe nous apparaît comme historien des plus intéressants par le grand nombre d’informations qu’il donne. La première moitié des Antiquités n’est guère qu’un résumé de la Bible, agrémenté de traits légendaires empruntés à la tradition orale qui avait alors cours dans les écoles palestiniennes. « Les dix derniers livres de cet ouvrage constituent, surtout à partir de l’époque des rois hasmonéens, un document historique de premier ordre[1]. À défaut de sources juives, qui manquaient pour cette période, Josèphe a soigneusement dépouillé tous les historiens grecs ou romains qui pouvaient lui fournir, même en passant, des données sur les faits et gestes du peuple juif. Comme ces historiens sont perdus, son ouvrage comble ainsi une lacune, qui serait autrement irréparable. Dans l’histoire d’Hérode, où Josèphe suit de très près les Mémoires de Nicolas de Damas, secrétaire de ce roi, dans celle des soixante-dix années suivantes sur lesquelles il a pu recueillir des renseignements de la bouche des contemporains, les Antiquités acquièrent presque la valeur d’un document original. Elles intéressent au plus haut degré, non seulement l’histoire juive, mais aussi l’histoire romaine et celle du chris-

  1. T. I, avant-propos, p. ii.