Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’obligation d’abandonner le district de Tsing-bo. Si j’avais épousé un homme fort, courageux comme mon beau-frère, qui est-ce qui aurait osé prononcer le caractère 不 « non ? »

— « Mon frère est un homme qui ne fait rien et qui n’a jamais rien fait que par principe de conscience ; il ne ressemble pas à Wou-song, dont la conduite a été si désordonnée.

— « Oh, les jolis contes que vous débitez là, dit Kin-lièn en riant ; quant à moi, j’ai toujours aimé la gaieté, la vivacité, et je ne puis souffrir ces hommes graves, compassés, qui vous répondent toujours sans branler la tête.

— « Mon frère est très pacifique ; il craindrait de jeter ma belle-sœur dans l’inquiétude, et le chagrin. »

Sur ces entrefaites, Wou-ta, revenu du marché, entra dans la chambre. « Ma femme, dit-il à Kin-lièn, les provisions sont dans la cuisine ; vous pouvez apprêter le dîner.

— « Voyez donc le mal avisé ! s’écria Kin-lièn ; pendant que mon beau-frère est dans ma chambre, il veut que je descende à la cuisine.

— « Ma belle-sœur, répondit Wou-song, je vous en supplie, ne faites pas de cérémonies pour moi.

— « Que ne va-t-il prier madame Wang, notre voisine, d’apprêter le dîner. »

Wou-ta obéit. Au bout de quelque temps, madame Wang entra dans la chambre et servit le dîner... Kin-lièn proposa une santé à Wou-song...