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Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/48

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la permission de quitter la préfecture.

— « Je compte sur vous, ajouta Kin-lièn. »

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Voilà donc Wou-song installé dans la maison de son frère, Kin-lièn au comble de la joie. On était alors dans le douzième mois. Depuis plusieurs jours, le vent du nord soufflait avec violence. On apercevait des nuages qui, semblables à des vapeurs rougeâtres, s’étendaient de tous côtés. Pendant une journée, la neige tomba du ciel à gros flocons et, comme le vent continuait à souffler par intervalles, ces flocons tourbillonnaient dans l’air.

Le lendemain, Wou-song, se levant avec le jour, alla marquer les heures de service au poste de la préfecture. Il n’était pas encore de retour à midi. Wou-ta, vivement pressé par Kin-lièn, sortit à son tour pour vendre des gâteaux. Or, la jeune femme, qui ce jour-là avait chargé sa voisine, madame Wang, de lui acheter des provisions, entra, dès quelle se vit seule, dans la chambre de son beau-frère et alluma du feu ; puis, réfléchissant, elle se dit au fond du cœur : « Décidément, je veux aujourd’hui lui faire quelques avances, quelques agaceries ; non, je ne puis croire qu’un tel homme demeure froid et insensible. » Et se plaçant derrière le treillis de la porte, immobile, pensive, mais pleine d’espoir, elle attendit. Lorsqu’elle vit revenir Wou-song, qui foulait aux pieds les flocons de neige, elle souleva le treillis, prit un air souriant et marchant à sa rencontre :