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Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/49

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« Mon beau-frère, s’écria-t-elle, comme le froid est vif ! Ah, je souffrais pour vous.

— « Je remercie ma belle-sœur de l’intérêt qu’elle me porte, répondit Wou-song en entrant et sans souffrir que la jeune femme le débarrassât de son chapeau de feutre, à larges bords, il l’accrocha lui-même à la muraille, après l’avoir secoué pour en faire tomber la neige ; il délia sa ceinture, à laquelle pendait un sachet, quitta sa première robe, espèce de casaque en damas vert, dont la forme rappelait le pluvial des bonzes, et sur laquelle figurait un perroquet gris ; puis, il pénétra dans la chambre.

« Je vous ai attendu debout toute la matinée, mon beau-frère, dit alors Kin-lièn, pourquoi n’êtes-vous pas revenu déjeuner ?

— « C’est qu’à la préfecture, répondit Wou-song, une personne de ma connaissance m’a invité à prendre quelque chose. A l’arrivée d’un troisième convive, je me suis retiré par discrétion et j’ai marché, sans m’arrêter, jusqu’ici.

— « En ce cas, mon beau-frère, approchez-vous donc du feu.

— « Bien, bien, dit le major de la garde. » Alors il ôta ses bottines de cuir, changea de bas, mit des pantoufles d’hiver, prit un tabouret et s’assit près du foyer.

Pendant ce temps, la jeune femme avait fermé la première porte au verrou et mis la barre à la seconde ; elle apportait du vin, des lég