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Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/50

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umes, des fruits et préparait la table dans la chambre de Wousong.

« Où donc est allé mon frère, demanda enfin celui-ci ? Comment n’est-il pas rentré ?

— « Il sort ainsi tous les jours pour vaquer à ses affaires. Qu’importe, buvons ensemble quelques tasses.

— « Il vaut mieux attendre que mon frère soit de retour.

— « Pourquoi donc, pourquoi donc ? on ne peut pas l’attendre, s’écria Kin-lièn, qui servait déjà du vin chaud.

— « Gardez cela pour mon frère, dit Wou-song. » Kip-lièn n’insista pas davantage ; elle prit un tabouret et vint s’asseoir près de Wou-song. À côté d’eux était une table et sur cette table un grand vase plein. Obligée de renoncer au vin chaud, Kinlièn se rejeta sur le vin froid. Elle emplit une tasse, l’éleva avec la main et regardant fixement son beau-frère : « Videz au moins celle-ci, lui dit-elle. » Il obéit et la vida d’un trait. La rigueur du froid devint un prétexte pour en verser une seconde et Wou-song ne put se dispenser d’en offrir une à son tour. La jeune femme avait accepté avec empressement ; bientôt elle trouva moyen de laisser entrevoir sa gorge, qui était blanche comme le lait ; elle fit rouler les tresses de ses cheveux, qui l’enveloppaient à demi comme un épais nuage ; puis, d’un ton plein de gaieté :

« Il y a de sottes gens qui disent que