Page:Journal de l’agriculture, du commerce et des finances - septembre 1765 - T2 - Part 1.djvu/69

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l’Auteur de la nature, ſur l’obſervation des régles qu’il preſcrit aux hommes pour les obliger par devoir à s’entre-ſecourir mutuellement.

Si on conſidere les hommes dans l’état de multitude, où la communication entr’eux eſt inévitable, & où cependant il n’y auroit pas encore de loix poſitives qui les réuniſſent en ſociété ſous l’autorité d’une Puiſſance ſouveraine, & qui les aſſujettiſſent à une forme de gouvernement, il faut les enviſager comme des peuplades de Sauvages qui ſe ſeroient emparés de pays déſerts, où ils vivroient des productions qui y naiſſent naturellement, ou ſe livreroient au brigandage, s’ils pouvoient faire des excurſions chez des Nations où il y auroit des richeſſes à piller ; car dans cet état ils ne pourroient ſe procurer des richeſſes par l’Agriculture, ni par les pâturages des troupeaux, parce qu’ils ne pourroient s’en aſſurer la pro-