Page:Journal de l’agriculture, du commerce et des finances - septembre 1765 - T2 - Part 1.djvu/70

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priété. Mais dans cet état même, il faudroit qu’il y eût entr’eux des conventions tacites ou explicites pour leur ſûreté perſonnelle ; car les hommes ont, dans cet état de liberté, une crainte le uns des autres, qui les inquiete réciproquement, & ſur laquelle ils peuvent facilement ſe raſſurer de part & d’autre, parce que rien ne les intéreſſe plus que de ſe délivrer réciproquement de cette crainte. Ceux de chaque canton ſe voyent plus fréquemment ; ils s’accoutument à ſe voir, la confiance s’établit entr’eux, ils s’entr’aident, ils s’allient par des mariages, & forment en quelque ſorte des Nations particulieres, où tous ſont ligués pour leur défenſe commune, & où d’ailleurs chacun reſte dans l’état de pleine liberté & d’indépendance les uns envers les autres, avec la condition de leur ſûreté perſonnelle entre