Page:Julié - Du diagnostic en général.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 44 —

du corps. Cette opinion est loin d’être toujours exacte ; c’est ce que je vais essayer de démontrer.

S’agit-il de maladies de la peau, par exemple ? tout ici semble bien disposé pour faciliter un diagnostic prompt et sûr ; cependant, on n’a qu’à consulter un traité de dermopathie ou à se trouver en présence d’un malade pour voir combien l’analogie des symptômes, leur grand nombre, la difficulté de les différentier tendent à induire en erreur. L’erreur est plus facile encore chez nos espèces domestiques, où, soit à cause de l’épaisseur de l’épiderme, soit à cause de la présence de longs poils, il est souvent impossible de saisir les caractères indispensables au diagnostic.

Je prends encore un autre exemple. Je suppose qu’on soit en présence d’une tumeur. « Le problème, dit M. Lafosse, consiste à déterminer, d’après son invasion, sa marche, les conditions hygiéniques dans lesquelles a vécu l’animal, son origine, les influences morbides qu’il a subies, les caractères spécifiques et différentiels de la lésion quelle en est la véritable nature. Il importe souvent encore d’apprécier ses justes limites, les organes auxquels elle confine, les modifications, qu’elle a imprimées à la forme, au volume, à la consistance, à la position, aux rapports de ses organes ; car c’est sur ces données que reposera, en grande partie, je jugement que le praticien portera sur les ressources dont l’organisme dispose contre le mal, si l’on doit ou non venir à son secours, et, dans le premier cas, la nature