Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/92

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tière, toute la vie de Mlle de Lespinasse ; voyez dans Casanova l’épisode de la Charpillon ; regardez les Watteau et croyez ce siècle autrement complexe dans sa sensation amoureuse, que ne le traduisent les petits poètes comme Bernis. Verlaine a surtout regardé les Watteau, il a considéré les personnages des bergeries et de la Comédie Italienne comme des types immortels, pouvant contenir toute fantaisie ; et si aous voulez qu’il y ait symbole, ce serait dans les Fêtes Galantes, toutes les gaietés et les petits pas du début se terminant par le si triste colloque sentimental. Il y a là un jeu de Verlaine, parant de costumes amusants des pensées à lui, et nullement un pastiche des temps éteints, ni un air de flûte.

Cette façon de prendre, d’objectiver son âme en formes tangibles et extérieures, Verlaine l’abandonna. Dans Sagesse, c’est un dialogue entre lui et Dieu, bien plus encore un dialogue entre deux instants perpétuels de sa conscience, l’instant trouble, humain, souffrant des] choses, l’instant calme, renouvelé, rajeuni : et le décor, c’est la pure mentalité du poète.

Est-il nécessaire pour comprendre le merveilleux sonnet :


L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable.

de supposer la réelle entrée du poète dans un cabaret ? la guêpe est-elle une guêpe réelle ? n’est-ce pas la mémoire d’un instant de vie, revenant se figer par quelques inflexions simpliliantes, et par là symboliques.

Rien n’est inintelligible ; c’est en embrouillant de