Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/99

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choses de la vie. Puis s’égrènent des coins de Londres aux senteurs de rhum, et des péchés abolis, des ballades légères et chantonnantes, des lieds mélancoliques :


Je vois un groupe sur la mer,
Quelle mer ? Celle de mes larmes.

et des sonnets : au Parsifal, triomphateur des appels et des luxures ; d’autres sonnets, bibelots précieux faits pour des amis du poète ; puis des sonnets chrétiens, puis des paysages, enfin Lucien Létinois, une tentative de poème intime et familier, comme un petit roman de poète, conçu sans la banalité des détails, pas poussé à l’héroïsme, vrais vers bien pris en leur taille, d’un sincère et pénétrant timbre lyrique.

C’est, après la mort d’un ami pris tout jeune, périmé à l’hôpital, le regret qui s’éveille en celui qui demeure ; et tout d’abord l’action de grâces à Dieu, l’action de grâces quand même :


Vous me l’aviez donné, vous me le reprenez :
Gloire à vous,…
Vous me l’aviez donné, je vous le rends très pur.
Tout pétri de vertu, d’amour et de simplesse.

Attristé et attendri, et plus seul, le poète fait un retour sur lui-même et toute la souffrance antérieure, il sent qu’il doit marcher blessé au milieu des hommes :


Mes frères pour de bon, les Loups,
Que ma sœur, la femme, dévaste.