Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/100

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dre garde à cet accident : vous ne pratiquiez qu’une incision.

Ainsi que nous l’expliquâmes à notre homme, mieux eût valu procéder à l’opération dans un jardin ou dans une cave à charbon ; un idiot seul pouvait imaginer de s’y risquer, sans aide, dans une cuisine.

Nous leur donnions des conseils sur l’étiquette : comment s’adresser à un pair d’Angleterre, à un évêque et manger élégamment le potage. Nous indiquions à des jeunes gens timides la façon de se tenir avec grâce dans un salon. Nous enseignions la danse aux deux sexes à l’aide de diagrammes. Nous résolvions leurs scrupules religieux et leur procurions un code de morale qui aurait fait honneur à des saints de vitraux.

Le journal n’eut aucun succès financier, étant de plusieurs années en avance sur son temps ; aussi son état-major était-il limité. Mon département, je m’en souviens, comprenait : les « Conseils aux jeunes mères » (je les rédigeais avec l’assistance de ma propriétaire qui, ayant divorcé une fois et ayant enterré quatre enfants, me paraissait une autorité compétente, touchant toutes les questions domestiques) ; des « Avis sur l’ameublement et la décoration artistique d’un intérieur avec des dessins » ; une colonne de « Conseils littéraires aux jeunes écrivains » (j’espère sincèrement que mes renseignements leur furent d’un meilleur profit qu’à moi-même) ; et notre article hebdomadaire