Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/101

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« Propos amicaux à des jeunes gens », signé « Oncle Henri ». Cet « Oncle Henri » était un être jovial, un bon vieux qui avait une expérience vaste et variée et qui était plein de sympathie pour la nouvelle génération. Il avait eu à lutter dans son jeune temps et avait acquis de profondes connaissances en toutes choses. Même encore maintenant je lis les « Propos de l’Oncle Henri » et, quoique ce ne soit pas à moi de le dire, ses conseils me paraissent bons et salutaires. Je me dis souvent que saurais dû suivre plus à la lettre ces « Propos de l’Oncle Henri » ; cela m’aurait rendu plus sage, j’aurais commis moins d’erreurs et serais aujourd’hui plus satisfait de moi-même.

Une modeste petite femme qui habitait une chambre meublée du côté de Tottenham Court Road, et dont le mari était dans un asile d’aliénés, nous écrivait notre « Article sur la Cuisine », les « Conseils sur l’Éducation », — nous regorgions de conseils, — et aussi une page et demie de « Chronique Mondaine », dans ce style personnel et vif qui n’a pas encore disparu entièrement, me dit-on, du journalisme moderne : « Il faut que je vous parle de la toilette divine que j’ai portée à Ascot la semaine dernière. Le prince C… — mais, là, je ne devrais vraiment pas vous répéter toutes les fadaises que ce garçon absurde m’a dites, il est trop fou, et la chère comtesse était, je le crains, quelque peu jalouse, etc., etc. »

Pauvre petite femme ! je la vois encore dans sa