Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/134

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à la distance de vingt mètres pour voir s’il continuerait à se considérer comme « légèrement aspergé » ; mais il se déroba à l’expérience. Il prétendit de même qu’il y avait eu au plus une demi-douzaine de victimes en cette algarade et que le nombre de quarante est une exagération ridicule. Je lui proposai de retourner à Hanovre en sa compagnie et de faire une enquête sérieuse sur cette affaire ; mais cette offre fut également déclinée. C’est pourquoi je maintiens l’intégrité de mon rapport sur ces événements dont aujourd’hui encore un certain nombre de Hanovriens se souviennent avec amertume.

Nous quittâmes Hanovre le même soir et arrivâmes à Berlin à temps pour dîner et faire ensuite une petite promenade. Berlin est une ville décevante. Le centre est une cohue, les faubourgs sont presque un désert ; Unter den Linden, la seule avenue réputée, beaucoup trop large pour sa longueur, est singulièrement peu imposante, malgré le vain désir qu’on y sent de combiner Oxford Street avec les Champs-Élysées ; ses théâtres sont coquets et charmants, on y attache plus d’importance au jeu des acteurs qu’à la mise en scène ou aux costumes ; on ne maintient pas une œuvre au répertoire pendant des mois et les pièces à succès y sont jouées et reprises, en alternant, ce qui permet d’aller au même théâtre une semaine, chaque soir avec un nouveau spectacle ; son Opéra n’est pas digne de la capitale, ses music-halls sont mal