Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/192

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avant l’absorption de son premier déjeuner, d’avoir déjà eu une petite discussion avec les agents. En Angleterre, il lui serait loisible de se pendre en personne à sa fenêtre sans que nul y trouvât à redire, pourvu qu’il n’interceptât pas le jour des locataires de l’étage inférieur, ou bien que, se détachant, il n’allât blesser un passant.

En Allemagne, il est défendu de se promener en travesti dans les rues. Un Écossais de ma connaissance, qui voulait passer l’hiver à Dresde, consacra les premiers jours de son séjour là-bas en discussions à ce propos avec les autorités saxonnes. Elles lui demandèrent ce qu’il voulait faire dans cet accoutrement. Ce n’était pas un homme commode. Il répondit : le porter. Elles lui demandèrent : pourquoi ? Il répondit : pour avoir chaud. Elles répliquèrent avec franchise qu’elles ne le croyaient pas et le renvoyèrent chez lui dans un landau fermé. L’ambassadeur d’Angleterre dut attester en personne que nombre de loyaux sujets britanniques, fort respectables d’ailleurs, avaient l’habitude de porter le costume écossais. On fut obligé, vu le caractère diplomatique du témoin, d’accepter ces explications, mais jusqu’à ce jour les autorités ont réservé leur opinion particulière.


Elles ont fini par s’habituer au touriste anglais : mais un gentilhomme du Leicestershire, invité à chasser avec des officiers allemands, fut appréhendé, lui et son cheval à la sortie de son hôtel et