Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/195

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ment compétent pour en fixer le nombre exact. Je soumis un soir la question à un ami allemand qui se préparait à aller au théâtre, accompagné de sa femme, de sa belle-mère, de ses cinq enfants, de sa sœur avec fiancé et de deux nièces ; je lui demandai s’il ne craignait pas de s’exposer aux rigueurs de cette loi. Cette question ne lui parut nullement une plaisanterie. Il jeta un coup d’œil sur le groupe.

— Oh, je ne crois pas, dit-il, nous faisons tous partie d’une même famille.

— L’article ne fait pas de distinction entre un groupe familial et un groupe non familial : il se contente de dire « groupe ». Sans vouloir vous froisser, mais en considérant l’étymologie du mot, je tends personnellement à considérer votre assemblée comme un « groupe ». Toute la question est de savoir si la police verra les choses sous le même jour que moi. Je tenais seulement à vous avertir.

Mon ami avait tendance à passer outre, mais sa femme, préférant ne pas risquer de voir sa soirée interrompue dès le début par la police, fit diviser le groupe en deux parties, qui se retrouveraient dans le vestibule du théâtre.

Une autre passion qu’il faut savoir refréner en Allemagne est celle qui consiste à jeter des objets par la fenêtre. Même les chats ne sont pas une excuse. Pendant la première semaine de mon séjour en Allemagne, j’étais constamment réveillé la nuit par des chats. Une nuit, je devins enragé. Je formai