Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/197

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l’œuf. Il avait évidemment rassemblé tout cela. Il me dit :

— Ces objets vous appartiennent-ils ?

— Ils m’ont appartenu, mais je n’y tiens plus. N’importe qui peut les prendre. Vous pouvez les prendre.

Il fit semblant de ne pas entendre ma proposition et déclara :

— Vous avez jeté ces objets par la fenêtre.

— C’est exact.

— Pourquoi les avez-vous jetés par la fenêtre ? demanda-t-il. (Le sergent de ville germanique trouve ses questions toutes préparées à l’avance dans son code ; il ne les modifie jamais, et jamais il n’en omettra aucune.)

— Je les avais jetés par la fenêtre pour atteindre des chats, répondis-je.

— Quels chats ? demanda-t-il.

Cette question est bien d’un sergent de ville allemand. Je répliquai, avec autant de sarcasme qu’il me fut possible, que je n’étais pas capable à ma grande confusion de lui dire quels chats. J’expliquai qu’ils étaient des inconnus pour moi, personnellement ; mais je lui offris, à la condition que la police réunît tous les chats du voisinage, de me rendre auprès d’eux et de voir si je pourrais les reconnaître d’après le miaulement.

Le sergent de ville allemand ne comprend pas la plaisanterie, ce qui vaut mieux, car l’amende prévue pour plaisanterie envers n’importe quel