Page:Kleist - Kotzebue - Lessing - Trois comedies allemandes.djvu/62

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Lumière.

Sur ma foi, le manche, monsieur le juge…

Adam.

Le manche ?

Ruprecht.

Le manche ! oui, mais ça ne l’était pas. C’était l’autre bout du loquet.

Adam.

C’était l’autre bout du loquet ?

Lumière.

Ah ! Tiens !

Ruprecht.

Pourtant sur la poignée il y avait une masse de plomb, comme à une poignée d’épée, il faut dire.

Adam.

Oui, comme une poignée.

Lumière.

Bon ; comme une poignée d’épée. Toutefois ce devait être une arme perfide, je m’en doutais bien.

Walter.

À l’affaire, voyons, messieurs, à l’affaire.

Adam.

Ce ne sont que des digressions inutiles, monsieur le greffier. (À Ruprecht). Vous, continuez.

Ruprecht.

Sur quoi l’individu dégringole, et je veux déjà me retourner lorsque dans l’ombre je le vois se ramasser précipitamment. Je pense : « Quoi ! tu es encore en vie ! » et grimpe sur la fenêtre désirant lui faire passer l’envie de se sauver, lorsque tout à coup, au moment où je me préparais à sauter, une poignée de gros sable m’arrive dru comme grêle dans les yeux, et l’individu, la nuit, le