Page:Krysinska - Intermèdes, 1903.djvu/18

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Nous avons, dans un article paru en 1900 (Revue Universelle) employé le terme de Dissonnance pour lui comparer les diversions et brisements de la rythmique, en vue de l’effet précieux d’inattendu et de rupture de monotonie. Nous retrouvons avec orgueil cette comparaison sanctionnée dans le Testament Poëtique.

Les poètes de talent dits réguliers — dont M.  Sully Prudhomme — n’ont été captivants et charmeurs et persuasifs qu’à cause du génie qu’ils eurent à introduire par tous les moyens — les plus mystérieux pour la froide analyse — des nuances richement variées dans l’euphonie de leurs poèmes.

Voici donc comment nous pouvons ramasser le gant que nous jette M.  Sully-Prudhomme sur le terrain, bien légitime, de la technique, et fournir l’explication qu’il demande de la théorie nouvelle.

Confrontée avec celle de M.  Sully-Prudhomme, cette théorie est fondée sur le même objectif : atteindre au plus de plaisir pour l’oreille et au plus de musique possible par une eurythmie basée sur le double concours des dispositifs symétriques et des dispositifs asymétriques — de même que cela se voit dans tous les autres arts, tirant parti comme eux des effets d’opposition et de contrastes faisant à l’exemple de la musique moderne une plus large part aux Dissonnances et, comme elle, obtenant des effets de crescendo par une progression rythmique et l’effet contraire par une régression.

La nouvelle profession de foi poétique peut se formuler ainsi : confiance plus ouvertement avouée dans les vertus de la variété et du pittoresque par conséquent, coupes alternantes librement et selon le besoin de la précision styliste.

La longueur maximum du vers fixée aux quinze syllabes des vers Baïffins.

Le mutisme usuel de l’e muet, accepté comme un fait,