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On dirait des couplets traduits d’une langue étrangère et où le traducteur ne met pas de rimes pour conserver pensée intacte. »
« C’est un plaisir singulier — disait M. Philippe Gille au Figaro[1] — que de lire des vers qui n’en sont pas, et qui pourtant ont toute la saveur et l’élévation de la poésie. Le livre que Marie Krysinska vient de publier chez Lemerre, sous le titre de Rythmes Pittoresques, a été pour moi une surprise et un charme. Délivré de l’obstacle (précieux pourtant) de la rime et du mètre, les pensées, les images prennent une autre et plus libre allure ; l’œuvre de Mme Krysinska est pour l’oreille une nouvelle musique qui, pour n’être pas celle de notre vers français, possède cependant un charme pénétrant et incontestable. »
« Je viens de relire cette semaine — dit M. Félicien Champsaur[2] — dans un volume imprimé chez Lemerre, les poèmes en prose qu’une jeune femme, Mme Marie Krysinska, a publiés depuis 1882, dans l’illustre journal : Le Chat noir. Le distingué préfacier, M. Rosny, a raison de dire à l’originale artiste, à qui, devant le public littéraire, il offre le bras : Votre prose rythmée possède une harmonie délicate, l’euphonie des mots, le système des assonances, la modulation de la période et, d’autre part, la grâce, l’inattendu, la concentration, la saveur des images, ne laissent pas un instant de doute sur le caractère nettement et bellement poétique de votre travail. Et, ce qui ne gâte rien — ajoute M. Champsaur — l’œuvre de
  1. Figaro, 26 novembre 1890.
  2. L'Événement, 16 octobre 1890.