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Marie Krysinska a été nouvelle et personnelle ; car, comme le dit encore M.  Rosny, tels morceaux parus en 1882, offrent la technique des vers libres préconisés en ces derniers temps. »
« La prose cadencée de Mme  Krysinska donne réellement des effets qu’il serait difficile d’obtenir avec le vers classique. Il y a dans ces courts poèmes, une souplesse harmonieuse, que la sévère prosodie des Parnassiens n’atteint pas toujours[1]. »

On nous excusera de citer encore ce fragment d’un article de M.  Charles Maurras, paru dans l’Observateur français[2], en faveur des éloquents et judicieux alinéas, par lesquels il réclame contre l’erreur de séparer si radicalement la prose de la versification. Vers et prose sont tous deux de la littérature avant tout, moyens divers d’un même art, et le mot Poésie, employé pour versification est parfaitement impropre.

« De même qu’il n’y aurait pas d’inconvénient à mettre ces belles visions[3] en régulières lignes de prose, il n’y aurait aucune difficulté, selon moi, à disposer en libres vers et versiculets une phrase de Flaubert ou même de Michelet. Ces maîtres savaient déjà que toute période écrite ou parlée, suit une courbe parfaitement figurable ; aussi bien que le vers officieux et conventionnel, la prose a
  1. Cadillac, Le Gaulois, 2 décembre 1890.
  2. Observateur Français, 16 novembre 1890.
  3. Le paragraphe que nous choisissons dans l'article de M.  Ch. Maurras était précédé de la citation d'un de nos poèmes : Marie, p. 62, Rythmes Pittoresques.