Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 1.djvu/304

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mant, lequel, fortement menacé par les lis d’or, l’a rassemblée pour une nouvelle revue, afin de savoir combien elle compte de combattants.

Outre que bon nombre de cavaliers et de fantassins avaient disparu, beaucoup de chefs manquaient, et des meilleurs, parmi les troupes d’Espagne, de Lybie et d’Ethiopie. Les divers corps de nations erraient sans direction propre. Afin de leur donner un chef, et de remettre de l’ordre dans chacun d’eux, tout le camp était rassemblé pour la revue.

Four remplacer les pertes subies dans les batailles et les conflits sanglants, le roi d’Espagne et le roi d’Afrique avaient envoyé des ordres chacun dans leur pays, pour en faire venir de nombreux renforts, et ils les avaient distribués sous les différents chefs. Avec votre agrément, seigneur, je remettrai à l’autre chant l’exposé de cette revue.


CHANT XIV


Argument. — L’armée des païens s’étant rassemblée, on constate l’absence des deux troupes détruites par Roland. Mandricard, courant sur les traces du paladin, rencontre Doralice, fille du roi de Grenade, qui s’en va épouser Rodomont, roi de Sarze. Il tue le cortège, emmène Doralice avec lui et en fait sa femme. Les Maures donnent l’assaut à Paris.



Dans les nombreux assauts et les cruels conflits que l’Afrique et l’Espagne avaient eus avec la France, le nombre était immense des guerriers