Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
AD — 105 — AD


A<lju(ior, verbe. .luser, condamiior. Acceplidii générale eiiipniiili’e du latin mljuili- care, et {[ue l’on trouve dans un titn; sans date, placé Ji la suite d’une i)irce de l’ii’.l. (Du Cliesne, Gén. de liar-le-nuc, preuv. p. .’t;i.) Elle snbsisloit encore du temps de .1. Le Maire. « Les mauvaises destinées m’ont l’ait demeurer jus- « ques à présent . . . là ou Madame nostre mère « m’envoya dès que je fus m; pour ("viter la mort à « laquelle i’estoye adjugé. » (lllustr. des Gaules, Liv. L p. m.) On disoit par une espèce de métonymie, aiu’jer une i)cine, pour condamner à une peine. Por ce t’est la paine ajurjie Que tu recevras sans tarder. Fabl. MS. du R. n’ 7218, fol. 139. R- cM. 2. La signification particulière (|ue ce mot conserve encore, n’est pas moins ancienne dans notre lan- gue ; car nous lisons dans une eufinète que Philippe Auguste fit faire au sujet des droitures que les Hoys d’Angleterre avoienl eu Normandie, (|ue lorsqu’il y avoit procès pour le palronage, l’Archevêque ou l’Evêque ne pouvoient conférei’ le nénédce avant que la contestation fût décidée : « El quant li con- <• tans estoit fine l’Archevcsiiue ou l’Evesciue « devroient adonc recevoir personne sounisante au « tesmoing du Roy ou de son Bailiif pourtant « que celuy présente personne fut souflisante , « auquel le patronage de l’Éalise seroil adjugic, " etc. » (Voy. Ord. T. F, p. 28 et -it», noie ul;, col. 2.) V.VBI.VNTES : ADJUGER. Orth. subsist. Adjugieu. Ord. T. I, p. 29, notes, col. 2. Ajuger. Du Chesne, Gén. de Bar-le-Duc, preuv. p. 3;>. Adjiirateur, subst. masc. Celui qui juie, qui fait un serment. Celui qui l’exige. On trouve le premier sens dans les Dict. d’Oudin et de Cotgrave. h’adjurateur signifioit aussi celui ([ui exige le serment- d’un autre. (Cotgr. et Mcot, Dict. — ’Voy. Adji’rer ci-après. ’ Adjuration , siihst. féiii. .Serment. L’action d’exiger le serment. Voyez, sur le premier .sens, les Dict. d’Oudin et de Cotgrave. La seconde acception se trouve dans Cotgrave et Nicot. (Voy. Adjurer ci-après.) Adjurement, subst. masc. Conjuration. Invocation de Dénions, du verbe jVnjunrR ci-après, conjurer. « Estoit l’ung des hommes qui habitast « dedans ces forestz, qui plus sçavoit de l’art de « Nigromance, et de adjuremens, el d’enchante- « mens. » (Percef. Vol. I, fol. 29, R" col. 3.) Adjurer, verbe. .Furer, faire serment. Conjurer, prier. Faire prêter serment. (1) c’est le roi Kanut. (n. e.) I. Ce mot emprunte les deux premières acceptions du latin adjiirare. Comme verbe neutre, il signifioit jurer, faire serment, promettre avec serment. (Vov. Cotgr. F)ict.) • ^ ^ Comme verbe actif, conjurer, prier, proprement taire jurer, faire promettre nm chose avec serment. Rabelais, T. FV, p. ix, Kpist. dit au Cardinal de ChAtillon : « ceulx qui par moy seront rencontrez « congratulans de ces joveux escripts , tous je " adjurerait vous en savoir gré total, uniquement » vous en remercier et prier pour conservation « et accroissement de ceste vostre grandeur, etc. » Cette signification subsistoit encore du temps de .1. Le Maire. " Par tous les Dieux, je [’adjure que " ne vueilles tuer mon Cygne. » fFllustr. des Gaules, Liv. IFI. p. 312.; F)aus un sens moins étendu, faire prêter serment. (Cotgrave el Nicot, Dicl.) D’où l’on a dit : « tout « noble homme, devant qu’il prengiie l’ordre de « Chevalerie, doit estre adjuré par .serment de « tenir foy el loyauté; premièrement à Dieu ([ui « est le commencement el le chief de toute Clieva- " lerie, etc. » (Le.louvencel, fol. 93, V-.) Adjustemcnt, subst. masc. Étalonnement. On appeloit « droit de marque et «r//;/s/«^f des « mesures, " celuy qui se payoit au Seigneur pour les mesures que l’on faisoil jcàuger et maniuer. fLa Thaumass. ubi suprà. — Voy. Adjuster en ce sens sous l’article Aujocster.) « Appartiennent. . . . aux « gens de la justice, Vadjustemeut des poids, mesu- « res el aulnes. « (Coal. d’Espinal, au nouv. Cuut. gén. T. FI. p. 1129. — Voy. Ad.iiisteur ci-après ) VARIANTES : ADJUSTEMENT. Nouv. Coût. gén. T. II, p. 1129, col. I. Adjcstage. La Thaumass. Coût, de Berry, p. IGB, art. 18. Adjusteur, subst.’ masc. Élalonneur, jaugeur. (Voy. .If/y^s/fîH^î/Y et. l(/Ji/sto’ sous l’article Aaiocs- TEH.) « Se les mesures sont trop petites et elles « soient signées aux armes du Roy el de Vadjus- " tcur, etc. » (La Thaumass. Coût, dé Berry, p. 340.) Adjutoire, sulist. masc. et adjectif. Aide, secours. Secourable. Au premier sens, c’est le mot latin .djutorium. Par eulx et par leur ajuctoire Out des Engleiz Quenut (t) victoire. Rom. de Rou. MS. p. 184. Ce mot , très-ancien dans notre langue , étoit encore en usage du temps de .J. Le Maire. « Le « Capitaine des gens de guerre et navires de Paris, « donna çrand fulliment et adjutoire. » Illust. des Gaules, Liv. IF, p. 189.) is’ous ne le trouvons employé comme adjectif que dans ce passage : Ceulx qui pour droit et équité Ont requis mon bras adjutoire, Auront haulte prospérité, etc. Molinet p. 189.