Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 3.djvu/229

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sa vie ne paieraient pas la moindre des peines qu’elle avait souffertes pour lui.

Il ne pouvait se résoudre à la quitter. Mais toujours occupée de l’intérêt et de l’honneur de son mari, elle l’obligea de retourner au siège de Calais, où il avait renvoyé les troupes sous la conduite du comte de Northampton. Que ne lui dit-il point en la quittant ! combien de précautions pour être informé de ses nouvelles ! il eût voulu en avoir à tous les instants.

Le roi d’Angleterre le chargea à son arrivée d’aller, avec M. de Mauny, parler à M. de Vienne qui, du haut des murailles, avait fait signe qu’il avait quelque chose à dire. La retraite de Philippe ne laissant plus d’espérance de secours à ce brave capitaine, il n’avait pu refuser aux habitants de la ville et à la garnison de demander à capituler.

Messeigneurs, dit-il à milord d’Arondel et à M. de Mauny, le roi mon maître m’avait confié cette place ; il y a près d’un an que vous m’y assiégez ; j’ai fait mon devoir aussi bien que ceux qui y sont renfermés avec moi ; la disette et le manque de secours nous contraignent de nous rendre ; mais nous nous ensevelirons sous les ruines de ces murailles, si on ne nous accorde pas des conditions qui mettent nos vies, nos libertés et notre honneur en sûreté.

M. de Mauny, instruit des intentions d’Édouard, et plus disposé par son caractère que milord d’Arondel, à s’acquitter de la commission dont il les avait chargés, déclara que le roi ne les recevrait à aucune composition, qu’il voulait être maître de leur faire éprouver tel châtiment qu’il jugerait à propos. M. de Vienne