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entourées d’autres îles moins grandes, et gouvernées par de petits princes, sans compter une infinité d’îlots, qui ne sont guère que des rochers stériles : voilà ce qui compose l’empire du Japon, proprement dit. Il faut y joindre ses dépendances, c’est-à-dire les îles septentrionales de Lieou-Kieou, la partie de la Corée nommée Tsiosin, l’île d’Ieso ou Matsmaï, et les deux Kouriles voisines.

En général, l’empire du Japon étant environné d’une mer orageuse, et bordé de rochers qui rendent ses côtes presque inaccessibles, il semble que la nature ait voulu former de ces îles comme un monde séparé, dans lequel ses habitans trouvent, indépendamment de toutes les autres nations, de quoi fournir aux besoins, aux commodités et aux plaisirs de la vie.

On rapporte une tradition assez singulière sur la manière dont on prétend que s’est peuplé le Japon. Les Orientaux racontent qu’un empereur de la Chine, regrettant que la vie humaine fut si courte, entreprit de trouver quelque remède qui pût le garantir de la mort, et qu’il employa d’habiles gens à cette recherche dans toutes les parties du monde ; qu’un de ces médecins, las de vivre sous un maître qui se faisait détester par sa barbarie, profita fort adroitement de l’occasion pour s’en délivrer. Il annonça que le remède dont il était question se trouvait dans les îles voisines, mais qu’il consistait dans quelques plantes d’une organisation si frêle, que, pour conserver toute leur vertu, elles